Gaëtan Muller (LDLC Asvel) : « Les vrais leaders émergent dans les moments difficiles »

« Jouons collectif » est le premier événement national dédié aux équipes dirigeantes de PME et ETI. Gaëtan Muller, président délégué du club de basket LDLC Asvel, et Alban Guyot, directeur général de l’Entreprise du Futur, croisent leurs regards sur le facteur humain en entreprise.

L’Entreprise du Futur propose pour la première fois un événement qui s’adresse aux équipes dirigeantes Comex, Codir, Costrat) de PME et ETI. Il aura lieu le vendredi 17 novembre 2023 à l'Astroballe.

Au cours d’une demi-journée, près de 250 dirigeants issus d’une quarantaine d’entreprises vont travailler sur l'alignement : vision, missions, exécution. Ensemble ils vont créer leur fresque du facteur humain, accompagnés par des coach de Human Matters, une société de « design cognitif ».

L’idée est d’encourager la créativité individuelle et collective, que chaque membre se sente investi et apporte ses compétences et in fine de favoriser la compréhension commune de ceux qui constituent l’équipe dirigeante d’une entreprise. La fresque humain doit permettre de partager et avoir conscience de ses perceptions et de celle d’autrui pour construire une représentation commune.

À l’issue de cet après-midi d’ateliers et de networking, les participants assisteront au match d’Euroleage LDLC Asvel contre le club espagnol du Saski Baskonia.

Le LDLC ASVEL et l’Entreprise du futur sont partenaires, quelles valeurs partagez-vous ?

Alban Guyot : Les dirigeants de LDLC ASVEL partagent nos valeurs de l’engagement et du collectif, notre vision de la force du partage d’expérience au service de la création de valeur. 

Nous croyons fermement que sur le terrain comme en entreprise, il est nécessaire de jouer en collectif pour atteindre les objectifs fixés. Les parallèles entre le sport et le monde de l’entreprise sont fréquents. La collaboration et le travail d'équipe sont des piliers aussi bien dans le basket que dans l'entreprise.

La réussite dépend souvent de la capacité des individus à travailler harmonieusement ensemble, à exploiter les forces de chacun et à atteindre des objectifs communs. L'éthique et le fair-play sont des valeurs universelles qui transcendent les domaines, soulignant l'importance de la compétition loyale, de l'intégrité et du respect mutuel, que ce soit sur le terrain de jeu ou dans le monde des affaires. Le sport et l'entreprise reposent sur un socle commun de valeurs qui favorisent la croissance, la réussite et l'excellence.

C’est quoi un bon leader dans une équipe de basket ? Un meneur ou quelqu’un qui sait faire jouer ensemble des individualités ?

Gaëtan Muller : Dans les faits il doit être les deux à la fois ! Il doit être un meneur capable de guider et d’inspirer ses coéquipiers sur le terrain. Un meneur efficace démontre sa parfaite compréhension du jeu et de la stratégie. Il doit avoir la capacité de prendre les bonnes décisions sous pression tout en motivant l’équipe à donner le meilleur d’elle-même. Cependant un leader qui favorise la cohésion d’équipe en encourageant la communication et en exploitant les forces individuelles pour créer une synergie collective est également nécessaire. En résumé, je dirais qu’un bon leader est une personne que l’on a envie de suivre et non une personne que l’on doit suivre !

C’est dans la tempête qu’on voit les bons capitaines, d’accord ou non ?

Gaëtan Muller : Totalement d’accord ! C’est dans les moments difficiles, lorsqu’une équipe est confrontée à une crise ou à l’adversité que les vrais leaders émergent. Les bons capitaines se distinguent par leur capacité à maintenir le cap, à prendre des décisions judicieuses sous pression et à inspirer confiance à leur équipage, même lorsque les choses deviennent tumultueuses. La résilience et le sang-froid sont bien souvent mis à l'épreuve, et c'est là que leur véritable leadership se révèle. Ils doivent être capables de naviguer à travers les difficultés, de motiver leur équipe et de trouver des solutions créatives pour surmonter les obstacles.

Le facteur humain en entreprise/dans une équipe sportive c’est… 

Alban Guyot : L’Humain en entreprise est la clé du succès. Nous le voyons au quotidien dans l’Entreprise du Futur, l’attractivité et la fidélisation des talents est un enjeu de taille pour le développement et la pérennité des entreprises. C’est passionnant car nous assistons réellement à un changement de paradigme sur la place du travail dans la vie et la capacité qu’ont les entreprises à s’adapter et donner du sens aux collaborateurs.

Il faut réinventer le management, savoir donner des défis à la hauteur des attentes des collaborateurs pour savoir les fidéliser. Et en parallèle, les entreprises font face à de multiples crises, elles doivent innover beaucoup plus rapidement tout en se transformant sur le plan social et environnemental… On parle beaucoup de culture d’entreprise aujourd’hui, mais bien connaître et insuffler sa culture d’entreprise profondément est un vrai levier de performance, notamment pour pouvoir mettre les bons joueurs à la bonne place.

Gaëtan Muller : Dans une équipe sportive, le facteur humain est tout aussi crucial que les compétences individuelles des joueurs. La dynamique interpersonnelle, la confiance mutuelle et la cohésion d'équipe sont des éléments essentiels pour atteindre le succès. Les émotions, la motivation et la communication jouent un rôle central dans la performance collective.

Un entraîneur efficace est celui qui comprend les forces individuelles de chaque joueur, encourage un esprit d'équipe et gère les relations au sein du groupe. La capacité des membres de l'équipe à travailler ensemble, à surmonter les défis et à célébrer les succès renforce le facteur humain. En fin de compte, c'est l'élément humain qui transforme un groupe de joueurs talentueux en une équipe gagnante.

Qu’aimeriez-vous entendre dire de la part des dirigeants à l’issue de « Jouons collectif » ?

Gaëtan Muller : Que sortir de son entreprise le temps d’une demi-journée pour travailler en équipe sur un enjeu permet d’aborder le défi avec un prisme différent pour avancer plus vite.

Alban Guyot : J’aimerais que les participants sortent de « Jouons collectif » en étant heureux d’avoir pris une demi-journée pour prendre de la hauteur en équipe et échanger avec leurs pairs autour de leurs problématiques stratégiques et des enjeux 2024. Mais surtout qu’ils se rendent compte que d’avoir pris ce temps-là, en dehors de leur entreprise, va leur permettre de gagner des mois de réflexion stratégiques. C’est aligné au combat numéro 1 de l’Entreprise du Futur : « Le temps est une ressource bien trop rare pour être gaspillée ».