Clément Catinchi (GIM France) : « Le digital ne pourra jamais se substituer aux études qualitatives »
Comment constituer un groupe de consommateurs ? Et pourquoi mener une étude qualitative à l’heure de la digitalisation ? Clément Catinchi, co-directeur de GIM France, explique. [Archive Mathieu Ozanam]
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S'inscrireVotre société GIM sollicite des consommateurs pour co-créer des produits. Comment faites-vous ?
Nous menons des ateliers qui reposent sur des jeux de rôle. Nous demandons aux consommateurs de se mettre dans la peau des fabricants en imaginant le produit idéal. L’entreprise fait le même travail de son côté. Ensuite, ils confrontent leurs idées pour déterminer trois ou quatre grands principes. Cette méthode « idea market » permet de tester de nouveaux concepts beaucoup plus rapidement.
Comment la digitalisation a-t-elle influencé votre métier ?
De plusieurs façons : du point de vue des outils qui sont à notre disposition, mais aussi dans le comportement des consommateurs. Avec les réseaux sociaux, il y a une mise en scène de ce que les gens mangent. Par ailleurs, le point de vente aussi s’est numérisé.
Est-ce que le digital a permis de réduire les coûts ?
Pas forcément. Le digital vient enrichir le panel des méthodologies à notre disposition, mais cela ne fait pas tout. Cela ne se substitue pas au fait de goûter une recette. Et pour les entreprises réunir entre 100 et 300 consommateurs cela demeure un coût important.
Pourquoi, malgré toutes les études, deux tiers des produits ne survivent pas au-delà d’un an ?
Notre société est dans une course à la nouveauté. Les consommateurs peuvent vite se lasser. Ensuite si les produits ne sont pas soutenus par une campagne de communication, la grande distribution peut déréférencer des produits pour faire de la place à d’autres. Enfin, il faut rappeler que tous les produits ne sont pas testés.