Annonces légales : la manne commencera à baisser en 2020

Les éditeurs de la presse hebdomadaire régionale (PHR) sont soulagés : la loi Pacte, promulguée le 24 mai, préserve l’essentiel du système des annonces judiciaires et légales (AJL). Celui-ci constitue une ressource vitale pour de nombreux titres de la presse locale.

Un chiffre d’affaires de 173 millions d’euros

L’élection d’Emmanuel Macron avait fait craindre le pire. « Je n’aime ni les castes, ni les rentes, ni les privilèges », avait-il asséné. Parmi ceux-ci figuraient les AJL. Les entreprises doivent publier à leurs frais les informations juridiques les concernant (création, changement de capital, etc.). Et cela dans le journal de leur choix.

Au plan national, ces AJL ont généré un chiffre d’affaires de 173 millions d’euros en 2018. Cette ressource devrait diminuer au cours des prochaines années pour trois raisons :

1. La loi institue des tarifs forfaitaires valables partout en France. Les prix pouvaient jusqu’à présent varier selon les départements et la mise en page.
2. Ces tarifs seront régulièrement revus pour alléger les charges des entreprises. « Une baisse significative est à prévoir pour l’année 2020 », anticipe la fédération nationale de la presse d’information spécialisée.
3. Les sites d’actualités locales pourront également publier des AJL dès le 1er janvier 2020. Cependant seule une dizaine de sites satisferait les conditions requises. Pas de quoi bouleverser le marché. D’autant qu’il faut d’importants investissements dans des plateformes numériques pour recueillir les AJL.

« C’est vrai, concède Jean-Christophe Boulanger, président du Spiil (syndicat de la presse indépendante d’information en ligne). Mais d’après nos calculs, si Dijonscop avait pris ne serait-ce que 2 % du marché des AJL en Côte-d’Or, le site aurait pu trouver son équilibre financier. »