« À l’inverse des soft skills, les compétences techniques sont périssables »
Lancée en 2017 à Annecy, la start-up Prismo veut valoriser les profils des candidats à travers une offre digitale qui mise sur les soft skills. À l’occasion de son intégration dans le groupe Interaction, son cofondateur Thomas Bonnefoy explique l’intérêt des compétences personnelles dans les ressources humaines.
Les soft skills font de plus en plus leur place dans les réflexions autour des ressources humaines. La start-up annécienne Prismo participe à cette tendance en valorisant les profils des candidats à travers une solution digitale basée sur les qualités humaines. Pourquoi miser sur les soft skills ?
Aujourd’hui, chacun mise déjà sur les qualités humaines sans le savoir. Nous le faisons à l’intuition, lors de l’orientation par exemple. À l’inverse des soft skills, les compétences techniques n’ont pas d’importance, puisqu’elles sont périssables. Prismo fournit des outils qui aident à mieux se connaître, à savoir où sont nos points forts et vers quoi nous souhaitons nous orienter.
Sur quels constats avez-vous lancé Prismo ?
Prismo a été créé en avril 2017. Nous avions remarqué que les processus de recrutement au sein des grandes entreprises étaient très fastidieux et que les outils de sélection manquaient de sens, notamment sur la partie soft skills. Ils semblaient plutôt faits pour des mobilités internes que pour accueillir des candidats de l’extérieur. Deuxième constat : les outils de leadership, faits à l’origine pour les cadres, ont des usages et un positionnement qui pourraient pourtant permettre aux autres salariés de mieux s’orienter, aux candidats de mieux se présenter. Nous souhaitions répondre à des enjeux plus larges que seulement celui de “faire matcher” un candidat avec le bon job.
Votre solution digitale n’est d’ailleurs pas seulement utilisée pour des recrutements…
Nous avons quatre marchés : le coaching, la formation, qui représentent à eux deux 70% de notre activité, le développement des RH, qui correspond à 20 % de notre activité, et les 10 % restants concernent le recrutement. Il faut dire que les soft skills ont de l’importance dans d’autres domaines que le recrutement. On n’évalue pas les soft skills de chacun à un instant T. Il faut les déployer et constamment les analyser au cours d’une carrière.
Prismo vient de rejoindre le groupe Interaction, qui est spécialisé dans l’intérim, le recrutement et la formation. Quels sont les enjeux de son arrivée au capital de la start-up ?
Nous cherchions à faire entrer de nouveaux arrivants au capital pour accompagner notre développement. Le groupe Interaction apportait les meilleures garanties pour développer Prismo : il possède un pôle innovation avec d’autres start-up et c’est un acteur dominant dans l’ouest de la France, qui veut s’étendre au niveau national. Une phase de développement qui nous correspond bien. En rejoignant le groupe, on se lance dans un cercle vertueux : Interaction enrichit son offre avec nos outils, et de notre côté, nous gagnons notamment une base de données clients. Avec ce rapprochement, nous souhaitons tripler notre chiffre d’affaires cette année.