Journaliste ou communicante, Julie Druguet donne du sens à l’utile
Ex journaliste passée naturellement « de l’autre côté de la barrière », la directrice de la communication de la CCI de région Auvergne-Rhône-Alpes est la quatrième membre du jury OURS de la com. Portrait.
Elle n’aime pas s’étendre là-dessus. Mais un œil sur son CV suffit à comprendre. Julie Druguet n’a pas perdu de temps. Bac en poche à 16 ans, entrée en école de journalisme à 19 et rédactrice en chef à 22…
« J’avais très envie d’être journaliste depuis mes 12 ans. Je lisais énormément, tout le temps en fait. J’aimais déjà les mots, les émotions qu’ils pouvaient transmettre. Moi aussi, je voulais raconter des histoires réelles. »
Malgré le « S » que prend son baccalauréat, cette littéraire opte logiquement pour hypokhâgne, dans un lycée de Neuilly-sur-Seine. Sa spécialité histoire-géographie en khâgne débouchera sur une licence à La Sorbonne. Née en 1982, Julie Druguet est du 92 mais ne nourrit pas vraiment d’attaches avec l’Île-de-France. Ses véritables liens, elles les a noués ici, en Rhône-Alpes, élargie depuis à l’Auvergne.
Deux fois rédactrice en chef en trois ans
Après une parenthèse alsacienne et les « très bons profs » du Centre universitaire d’enseignement du journalisme (CUEJ) de Strasbourg dont elle est sort en 2003. Direction la capitale des Gaules. Une offre du groupe Lyon Mag’ se présente. Julie Druguet devient journaliste économique à Nouvel Objectif Rhône-Alpes.
« J’ai découvert une région passionnante, innovante d’une très grande diversité et d’une grande richesse entrepreneuriale. J’avais fait déjà un passage avec un stage au Progrès. Au sein de Lyon Mag’, Objectif se concentrait avant tout sur les réussites d’entrepreneurs. Et à l’échelle de toute la région. Pas seulement de l’agglomération lyonnaise. Ce qui m’a amenée à faire beaucoup de terrain. »
À l’origine, pas « plus attirée que ça » par l’économie, ce terrain-là va lui aller comme un gant.
Un journal local qui crée de l’événementiel, « ce n’était pas fréquent à l’époque »
La voilà rédactrice en chef au bout d’un an. Et en moins de trois, recrutée au même poste au sein d’Acteurs de l’économie par Denis Lafay. Nouveau titre, nouvelle périodicité, nouvelle ligne.
« Elle tournait autour de problématiques qui impliquent l’homme dans l’économie et l’entreprise. Nous avions des dossiers de fond avec des économistes bien sûr. Mais aussi des sociologues, des statisticiens, des artistes, des philosophes… »
L’angle passionne Julie Druguet qui élargit bientôt son champ d’actions. Parce que le titre se déploie sur la zone Alpes (Isère, Savoie et Haute-Savoie). Et parce que la journaliste initie et développe, sous la direction de Denis Lafay, une activité événementielle.
« Nous avons monté des conférences-débats à contenu, les Prix Acteurs de l’économie. Ce n’était pas fréquent à l’époque. Journalistes et commerciaux, nous formions une super équipe pour innover, faire de l’événementiel, aller au-delà du magazine. »
La passerelle vers la communication comme une évidence
De là découlent les fondations de ce qui suivra : InterMédia. En janvier 2013, Julie Druguet prend la tête de la rédaction du titre référence en Rhône-Alpes des pros du marketing, de la communication et des médias. « Encore une belle aventure, encore de belles rencontres avec des entrepreneurs. » C’est aussi l’accélération du web, des réseaux sociaux, des contenus autour de l’événementiel (Les 10 heures du marketing) sous l’impulsion de Jacques Simonet.
En 2017, au bout de 15 ans de journalisme, cette maman de deux enfants, n’avait pas l’impression d’avoir fait le tour de la question.
« Je n’ai pas cette prétention. Mais je me sentais mûre pour autre chose. J’ai rencontré des années durant des entrepreneurs, échangé avec le milieu de la communication, fait l’interface entre ses différents métiers pour garantir la cohérence de contenus ou encore monter des événements. »
La passerelle vers le monde de la communication se pose alors comme une évidence. En quittant le journalisme pour devenir directrice de la communication de la CCI Auvergne-Rhône-Alpes, Julie Druguet ne s’est pas vue franchir le Rubicon.
« Cela n’a pas été une souffrance. Ce que je veux, c’est contribuer à quelque chose d’utile. Et les CCI, ce sont des dirigeants d’entreprises qui travaillent pour les entreprises, l’intérêt général. C’est encore plus vrai dans le contexte actuel. Je crois dans ce que je fais : le soutien de proximité aux créateurs de richesses. »
Devenir juré ? « Une façon de soutenir l’initiative dans une période compliquée »
Ce qui ne l’interdit pas de dévorer plus que jamais à tour de pages la presse. Locale ou non.
« La région, par comparaison avec les autres est particulièrement bien pourvue. Comme d’ailleurs en radios et télés. Il faut aider cette créativité. Un media professionnel consacré à la communication, c’est pertinent. Alors devenir jurée pour les OURS de la Com, c’est une façon de soutenir l’initiative dans une période compliquée. »
Un contexte qui réclame paradoxalement à ses yeux de se projeter, de donner des horizons, de créer des synergies. Du coup, « je suis honorée de participer à cet événement. Et d’avoir été choisie aux côtés de gens comme Bruno Tallent ou encore Nathalie Pradines. »