Dans la région, les agences média se préparent déjà à la reprise
Frappé de plein fouet par la crise du Covid-19, le secteur de la publicité a connu une chute spectaculaire des volumes depuis plusieurs semaines, amplifié par les mesures de confinement. Nous avons interrogé deux agences média : MediaTrack à Lyon et Com Up’ à Annecy.
« Quelques annulations, mais surtout des reports de campagnes ». Dorothée Caulier, la directrice générale de l’agence média lyonnaise MediaTrack (groupe Cospirit) accuse le coup. Mais elle anticipe déjà la reprise après la période de confinement.
En attendant, les 35 collaborateurs répartis à Lyon et Paris sont tous en télétravail et assurent le service après-vente auprès des annonceurs. « Toute cette semaine a été consacrée à supprimer les campagnes en cours, mais aussi à nos clients de s’organiser en interne. »
Les régies assouplissent les conditions
Dès le début de la crise, les annulations d’événements en cascade ont eu des répercussions immédiates. « Les organisateurs d’événements ont été les premiers à annuler des campagnes, puis le reste à suivi », constate Pauline Bailly, patronne de l’agence annécienne Com Up’. « J’ai encore annulé 4 campagnes aujourd’hui. » Elle a même dû placer sa collaboratrice en chômage partiel dès le début des mesures de confinement.
« Au départ, les régies ne voulaient pas débloquer les campagnes et proposaient un report sans remboursement. Mais au final, elles ont toutes joué le jeu et proposent des conditions assez souples sans pénalités financières », se félicite-t-elle.
« L’Udecam travaille avec toutes les régies pour assouplir les conditions de report », souligne Dorothée Caulier de MediaTrack, l’une des principales agences sur la communication locale. Elle envisage de placer une partie de son personnel en chômage partiel dès la semaine prochaine.
La Vie Claire poursuit ses campagnes
« Certains annonceurs poursuivent néanmoins leurs campagnes, notamment sur les secteurs qui poursuivent leurs activités, notamment le commerce alimentaire, comme les magasins bio La Vie Claire. D’autres clients ne peuvent plus être référencés en magasin pour des raisons de rupture et de priorité de commandes, sans compter ceux basés en Italie. »
Retricoter les plans média
Les agences anticipent déjà la reprise. « Pas avant la fin des vacances de printemps, fin avril », estime Dorothée Caulier. « Les premiers reports sont pour la première semaine de mai », renchérit Pauline Bailly. L’inquiétude porte aussi sur la capacité à diffuser les reports.
« Je n’aurai pas de grosses pertes au final car il y a beaucoup de reports, mais nous n’allons pas pouvoir positionner tout le monde sans compter les annulations pures et simples liées à des baisses de chiffre d’affaires de nos clients. Et il risque d’y avoir des augmentations de tarifs, sans compter l’impossibilité de faire imprimer les affiches en amont puisque la plupart des imprimeurs sont fermés », prévoit la patronne de Com Up.
Dorothée Caulier, elle, s’inquiète : « Nous pouvons encore rattraper le chiffre d’affaires perdu. Mais la difficulté sera de retricoter les plans médias et les tarifs. Par exemple, l’été est moins cher en télévision. Si les tarifs augmentent certains annonceurs pourraient ne pas y aller. »